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La masturbation : sujet tabou… Profitons du mois de mai dédié à ce plaisir charnel intime pour découvrir l’évolution des mentalités et tous les bienfaits de la masturbation !

L’évolution des mentalités face à la masturbation

Dans l’Antiquité, point de tabou sur le sujet : on retrouve de superbes reproductions de mâles en pleine activité masturbatoire sur des vases antiques et même sur des peintures rupestres ! Peu de femmes il est vrai… Les Égyptiens évoquent dans certains mythes la masturbation comme l’acte créateur et bien sûr, le très célèbre Kama Sutra, texte sanscrit écrit au IVe siècle et illustré de superbes miniatures, aborde le sujet de l’amour dans le couple en général, avec un chapitre dédié à l’amour physique, dont la masturbation réciproque.

Ni les Grecs ni les Romains n’en font tout un plat et l’onanisme est considéré comme une pratique saine, normale, ou en tout cas acceptée.

La masturbation rend sourd !

C’est au XVIIe siècle que tout se complique avec la découverte du spermatozoïde, de bizarres petits animaux qu’on nomme « animalcules ». À cette époque, le sperme est considéré comme un fluide essentiel au même titre que le sang et donc le « perdre » provoquerait une trop grande dépense de l’énergie vitale qui entrainerait une « réduction sensible des forces, de la mémoire et aussi la même raison ; causant ainsi une vision floue, troubles nerveux, goutte et rhumatisme, l’affaiblissement des organes génitaux, du sang dans les urines (hématurie), troubles de l’appétit et des maux de tête. » (Onanisme, Samuel-Auguste Tissot, 1760).

Si Diderot parle de l’« instant délicieux », la masturbation reste plus qu’un tabou : une tare et un péché odieux largement condamné par l’Église et par la société. Il suffit de se reporter à son étymologie pour comprendre : en latin, manus signifie main, et stuprare, polluer…

L’Église s’insurge donc et déclare que la pratique « viole la loi de la nature et anéantit le système de la création. »  Et le pamphlet de John Marten, chirurgien, qui parait à Londres en 1712 achève le travail de sape. Le titre en lui-même en dit long : Onania, ou l’odieux péché de la masturbation, et toutes ses conséquences affreuses pour les deux sexes

Le saviez-vous ?

Le mot Onanisme vient de Onan, personnage biblique. La tradition exige qu’il épouse et féconde la femme de son frère défunt. Mais Onan refuse et préfère « laisser sa semence se perdre dans la terre » (Gn 38, 9-10).

Un refus repris ensuite par John Marten dans son pamphlet Onania et qui devient péché abominable et vice à corriger au plus vite !

L’homme étant parfois aussi créatif que stupide, on assiste à l’apparition de ceintures de chasteté anti masturbation, pour les hommes comme pour les femmes, et les pauvres individus qui avaient la malchance de se faire prendre risquaient suivant les époques des tas de tortures médicales ou psychologiques pour les « délivrer du mal ».

Il faut attendre le XXe siècle pour que les choses changent…

La masturbation devient une pratique normale… oui, mais cachée !

Freud, au tout début du XXe siècle, révèle que les enfants se masturbent sans qu’on ait besoin de leur apprendre dès leur plus jeune âge (et parfois même in utéro !).

La science a également fait des progrès et il est à présent prouvé que la pratique de la masturbation ne vous fera attraper ni la syphilis, ni un cancer, ni aucune MST et pas non plus devenir sourd ni bossu ! Ouf !

Cependant le sujet est encore délicat. Qui d’entre nous en a discuté avec ses parents ou en a parlé ouvertement à ses enfants ? Et même pour certains couples adultes, le sujet reste sensible à évoquer…

En effet, si la masturbation est désormais acceptée comme une pratique normale, elle est toujours considérée comme une activité à laquelle s’adonner en cachette, ou en tout cas en toute discrétion. Ce n’est pas pour rien qu’on lui donne le surnom de « plaisir solitaire » !

Aujourd’hui évoqué dans les collèges, le sujet perd enfin une part de son côté tabou. Si les adolescents ont encore tendance à ricaner, rougir et faire les malins pendant les cours d’éducation à la sexualité, ils osent aussi poser tout un tas de questions qui leur permettent de clarifier la situation et de se sentir « normaux ».

La preuve que les temps changent : depuis quelques années, de très nombreux sextoys ont aussi été développés pour la masturbation, que ce soit avec des masturbateurs pour messieurs mais également de nombreux jouets pour les femmes, et d’autres sextoys à utiliser en couple.

Le 7 mai, journée mondiale de la masturbation

Depuis 1995, le 7 mai est déclaré journée mondiale de la masturbation. Une initiative de la société de sextoys Good Vibrations, en hommage à Joycelyn Elders, renvoyée de son poste de conseillère de Bill Clinton sur les questions de santé. Elle a en effet été jugée trop « choquante », notamment lorsqu’elle a osé déclarer lors d’une conférence des Nations Unies que « la masturbation est quelque chose qui fait partie de la sexualité humaine et peut-être que cela devrait être enseigné à l’école ».

« Ne dites pas de mal de la masturbation. C’est la manière la plus sûre de faire l’amour avec quelqu’un qu’on aime. » Woody Allen

Prendre son pied avec ses mains, c’est pourtant tellement bien !

Selon une étude Ifop/Elle de 2019, 85 % des Français ont déjà pratiqué la masturbation. Plus précisément, 73 % des femmes (14 % souvent, 36 % parfois, 23 % rarement) et 95 % des hommes. Une sacrée évolution puisque les chiffres de 1970 annonçaient 73 % pour les hommes et… 19 % seulement pour les femmes !

Ce qu’il est intéressant de noter dans ce rapport est que la pratique de la masturbation ne semble pas être liée au fait d’être ou pas en couple (75 % de réponses des Françaises en couple à la question « vous êtes-vous déjà masturbée au cours de votre vie ? », contre 79 % des célibataires) et des chiffres avec peu d’écart entre les femmes ayant eu ou non des rapports dans l’année écoulée.

Le plaisir solitaire n’est donc plus si solitaire que ça et les pratiques évoluent : en 2009, 16 % des hommes et 9 % des femmes avouaient utiliser un sextoy alors qu’en 2019, ce sont 47 % des hommes et 43 % des femmes qui s’amusent avec des jouets sexuels. Notez que la marge de progression est encore importante et qu’il reste un nombre considérable de personnes à convaincre des bienfaits de l’onanisme et des jeux du sexe !

En 2017, une étude IFOP révélait cependant que 45 % des femmes seulement n’auraient jamais avoué à leur partenaire qu’elles pratiquent la masturbation. Des chiffres qu’il est temps de faire changer !

Il n’y a pas de honte à se faire du bien : les bienfaits de la masturbation

Faut-il encore vous convaincre des bénéfices à se masturber et à jouer ensemble ? Voici un petit panel des bienfaits de la masturbation… en plus du plaisir !

  • Excellent pour la santé cardiaque
  • Muscle le plancher pelvien
  • Favorise un bon sommeil
  • Très bon antidépresseur et antistress (libération d’endorphines)
  • Aide à l’apprentissage de son corps et à la maitrise de sa sexualité : capacité à l’orgasme, zones érogènes, préférences…
  • Permet d’assouvir quelques fantasmes
  • Booste la libido et rend tout simplement heureux ! (et ça c’est médical : les endorphines, la dopamine et l’ocytocine secrétées lors d’un orgasme sont les substances du bonheur !)
  • Certaines études parlent pour les messieurs de réduction de risque du cancer de la prostate et chez les femmes de diminution du cancer et des infections de l’utérus, mais les sources sont contradictoires.
  • Idem pour la masturbation qui atténuerait les douleurs menstruelles, d’après une étude de 2020 de Womanizer et Lunacopine : sur 341 participantes, « 93 % ont déclaré que la masturbation avait réduit l’intensité de leurs douleurs menstruelles. »

La masturbation : une obligation ou cerise sur le gâteau d’une sexualité épanouie ?

Dernier point sur ce sujet sur lequel nous pourrions discourir des heures : ma pratique est-elle normale ? Comment savoir si on tombe dans l’addiction ? Eh bien il n’y a aucune règle en ce qui concerne la masturbation, tout comme il n’y en a pas en ce qui concerne les pratiques sexuelles en général.

Certain.e.s ont besoin de beaucoup, d’autres de peu. La pratique est considérée comme normale tant qu’elle n’empiète pas sur votre vie et ne devient pas une idée fixe. Si le sujet vous intéresse, l’addiction à la masturbation fera sans doute l’objet d’un autre article !

Bref, ce qui est « normal » est… ce qui vous convient ! Mais je ne peux pas m’empêcher – si la pratique de la masturbation est encore rare pour vous – de vous inciter à découvrir ce petit (grand) plaisir, seul.e ou avec votre partenaire. Vous verrez, la masturbation a vraiment du bon !

N’hésitez pas à commenter pour partager votre expérience ou à nous contacter si vous avez des questions d’ordre général ou sur l’utilisation d’un jouet coquin. Et pour vous aider à vous lancer, voici deux lectures coquines pour libérer vos dernières hésitations…